L’esprit sauvage
Un univers mental entre errance et enracinement
A l’origine de Spered Gouez, il y a surtout un besoin d’explorer tout ce qui constitue notre Bretagne intérieure , d’affirmer sa géographie, ses éléments, son imaginaire et sa mémoire comme univers mental.
Nous voulons puiser notre source sous le signe d’Armand Robin dans cette Bretagne universelle, non localisable, à la fois enracinement et errance, dépendante de l’acte d’écrire à notre appartenance au monde, à la terre, revendiquer la Bretagne comme port d ‘attache permettant d’élargir les amarres, en refusant l’enfermement, le repli sur soi.
L’esprit sauvage
S’il a un rapport évident avec Armand Robin, l’esprit sauvage est également une référence à l’oeil sauvage d’André Breton, une parenté avec le son sourd, mat et puissant de la Bretagne sauvage et primitive dont parlait Gauguin, lui qui se définissait comme sauvage.
Armand Robin en 1960 (émission sur Pouchkine)
Armand Robin (au bord de l’Ellé, Le Faouët), 1954. Photo de Xavier Cozic.
Pour en savoir plus sur Armand Robin, lire l’article de Marie-Josée Christien sur le magazine Unidivers
C’est aussi, par dérision, un clin d’oeil humoristique, car nous sommes encore traités de sauvages et de barbares par un certain microcosme politico-intellectuel.
Spered Gouez a le souci constant de ne pas être une simple addition de textes, mais de faire une œuvre collective qui ait du rythme et du souffle, de créer une synergie pour que vive dans nos pages cet esprit sauvage qui se réfère à l’esprit et à l’imaginaire, qui parte du sol et de la terre nourricière.
L’esprit sauvage réside dans la complicité entre l’œil et l’esprit, l’osmose entre sensibilité et pensée, l’alliance entre sens et intelligence.
Spered Gouez sucite et accueille ces cheminements lumineux et épars, qui font corps avec le vent et la pluie, l’argile et la pierre, les éléments organiques et le plaisir des sens, dans une quête acharnée du vivant et la passion du regard. Pour nous la nature n’est pas un sujet d’inspiration, mais un épicentre de multiples ramifications entre le végétal, le minéral, l’organique et l’humain. (…) Les pieds sur terre, nous voulons nous nourrir d ‘une spiritualité qui puise sa force dans une relation tangible, physique, première, avec le monde qui nous entoure, dans une réflexion portée par la terre, le silence, la mémoire, le doute.
Marie-Josée Christien (Spered Gouez n°9/10)
Une création collective
Spered Gouez a le souci constant de ne pas être une simple addition de textes ou une vitrine stérile, mais de créer une œuvre collective qui ait du rythme et du souffle, de créer une synergie qui porte dans nos pages l’esprit sauvage .
Nous voulons une revue vivante et en mouvement, qui se réfère à l’esprit et à l’imaginaire, qui part du sol et de la terre nourricière.
Nous considérons qu’un des rôles essentiels d’une revue est de susciter et d’organiser la création littéraire. La partie créative se construit autour de thèmes qui nous fédèrent et nous questionnent, à partir d’un appel à textes qui devient le fonds commun de ceux qui veulent embarquer dans l’aventure. Cet appel à textes est disponible vers le mois de février sur la page Actualités. Il peut être demandé en laissant un message sur la page Contact.
Les dossiers de Spered Gouez
Avis de tempête / Taol kurun
Carte blanche à un intervenant pour un billet d’humeur ou de réflexion, pour un coup de gueule salutaire. C’est aussi l’occasion d’une réflexion en filigrane sur l’état de la littérature contemporaine.
Escale
Halte autour d’un auteur d’ailleurs, représentatif d’une vraie littérature, originaire d’une autre culture ou d’un territoire géographiquement éloigné. Le dossier comprend une présentation, un entretien et quelques textes choisis par le chroniqueur.
Sous la responsabilité d’Alain Jégou du n°12 au n°19 : l’écrivain congolais Muepu Muamba (n°12), le poète tunisien Slaheddine Haddad (n°13), le luxembourgeois Emile Hemmen (n°14), Charles Plymell écrivain de la Beat Generation(n° 15), le poète bengali Pradip Choudhuri (n°16), le poète et éditeur allemand Fritz Werf (n°17), Mary Beach (n°19).
A partir du n°20, la chronique est sous la responsabilité de Eve Lerner : Malik Duranty, Pawoleur martiniquais (n°20), Basarab Nicolescu (n°21), Kush et le cloud House de San Francisco (n°22), Alberto Pimenta (n°23), Salah Al Hamdani (n°24) .
A partir du n°25, la rubrique est élaborée par Louis Bertholom : Mohamed Miloud Garafi (n°25), le poète irakien Issa Hassan Al-Yasiri (n°26), la poète et peintre russe Nina Gabrielyan (n°27) , Djamile mama Gao, poète du Bénin (n°28), Andrée Lacelle, poète francophone de l’Ontario (n°29).
Mémoire
Hommage à nos prédécesseurs :
Nathalie Le Mel par Marie-Josée Christien (n°12), Henri Thomas par Gérard Le Gouic (n°13), Jean-François Roger par Marie-Josée Christien (n° 14), Youenn Gwernig par Jean -Charles Pérazzi (n°15), Xavier Grall par André Daviaud (n°16), Armand Robin (n°17), Paul Quéré par Louis Bertholom (n°18), Angèle Vannier par Nicole Laurent-Catrice (n°19 ), Tristan Corbière par Jean-Albert Guénégan (n°20), René Rougerie par Guy Allix (n°21), Yves Cosson par Jean-Marie Gilory (n°22), Hélène Cadou par Ghislaine Lejard (n°23), Louis Guilloux par Yannick Pelletier (n°24), Anatole Le Braz par Erwan Chartier-Le Floc’h (n°25), René Guy Cadou par Pierre Tanguy (n°26), Annaig Renault par Nicole Laurent-Catrice (n°27), Chateaubriand par Yannick Pelletier (n°28), Guillevic par Monique w. Lariboire (n°29), Yves Elléouët par Ronan Nédélec (n°30)
Les chroniques sauvages
Elles regroupent diverses rubriques :
Nuits d’encre de Marie-Josée Christien
Passages de Guy Allix
Revues d’ici, revues d’ailleurs de Marie-Josée Christien et Yann Faou
Points de vue : un regard sur un même ouvrage par trois critiques
Vagabondages : notes de lecture par plusieurs critiques réguliers et occasionnels (dont Jean-Claude Bailleul, Jean Bescond, Eliane Biedermann, Bruno Geneste, Yann Faou, Louis Bertholom, Eve Lerner, Pierre Tanguy, Jacqueline Saint-Jean, Patrice Perron, Pierre Tanguy et Jean Lavoué).
Autres rubriques :
De 2004 à 2021, chronique Coup de coeur de Jean Bescond sur Armand Robin. Ces articles et études ont été regroupés dans l’ouvrage Entre les lignes d’Armand Robin de Jean bescond, paru en 2022. (collection Sources). A partir du n°29, Bretagne, regard libre / Breizh, sell digabestr, par Yannick Pelletier.
Sans chroniques, une revue me parait fade et déconnectée du monde réel.
Marie-Josée Christien (Anthologie sauvage)
Tamm-Kreiz
Tamm-Kreiz, mot-à-mot « morceau du milieu » en breton.
Ce dossier occupe la place centrale de la revue, à la charnière entre la partie chronique et la partie de création. C’est un terme repris du répertoire musical traditionnel breton qui désigne un intermède entre deux gavottes, où l’on garde la mesure dans un rythme plus lent, où l’on peut reprendre son souffle tout en conservant sa concentration au maximum.
Ce temps central est associé ici à la réflexion sur un auteur singulier. Notre choix va vers les auteurs rares, peu connus, peu publiés, qui construisent avec patience et détermination une œuvre singulière.
Répertoire des auteurs publiés
332 auteurs publiés en 29 numéros et 3 ouvrages hors-série.
En italique, les auteurs en langue bretonne.